En pratique, la défense Carter est de moins en moins utilisée et reconnue dans le cadre d’accusations pour conduite avec les facultés affaiblies.
La défense Carter permettait à une personne interceptée au volant d’un véhicule avec un taux d’alcool supérieure à la limite permise de soulever un doute raisonnable grâce à des témoins ou grâce à des caractéristiques personnelles.
Avocats Alcool au Volant vous explique les chances de succès d’une défense Carter en 2025!
La conduite avec les facultés affaiblies par l'alcool, définie à l'article 320.14 du Code criminel, survient principalement dans deux cas :
Évidemment, la personne n’a pas commis une infraction s’il a consommé de l’alcool dans les deux heures suivant sa conduite et qu’il n’avait aucune raison de croire qu’il serait amené à fournir un échantillon d’haleine ou de sang.
Le procureur de la Couronne responsable de faire la preuve qu’une personne a conduit avec les facultés affaiblies devra démontrer les trois éléments suivants:
Alternativement, il peut démontrer que, dans les deux heures suivant la fin de la conduite, le taux d’alcool dans son sang dépassait la limite légale autorisée (80 mg d'alcool par 100 ml de sang).
Si la poursuite ne parvient pas à prouver ces trois éléments au-delà de tout doute raisonnable, l’accusé sera acquitté.
La défense Carter, également connue sous le nom de défense des « deux bières », est une stratégie utilisée pour contester des accusations de conduite avec facultés affaiblies par l'alcool.
Elle trouve son origine dans l'affaire R. c. Carter de 1985, où la Cour d'appel de l'Ontario a reconnu qu'un accusé pouvait introduire un doute raisonnable sur son état d'intoxication au moment de l'arrestation.
L’objectif de cette défense est de démontrer que, malgré un taux d'alcool supérieur à la limite légale, l’accusé ne présentait pas des facultés affaiblies. Pour ce faire, la défense pouvait s'appuyer sur :
L’objectif est de montrer que, compte tenu de la consommation d'alcool et des caractéristiques individuelles de l'accusé, il est raisonnable de douter de la précision de l’alcootest.. En présentant des preuves médicales et des témoignages, l'objectif est de convaincre le tribunal qu'il existe un doute raisonnable quant à l'intoxication de l'accusé! |
Avant 2008, la défense Carter était largement acceptée et permettait à de nombreux accusés d’obtenir un acquittement, même avec un taux d’alcool supérieur à 0,08. En plaidant que leur consommation d’alcool n’avait pas altéré leurs capacités, ils pouvaient remettre en cause la fiabilité des tests et éviter une condamnation.
En réponse aux critiques, des modifications législatives ont été adoptées en 2008 pour restreindre l’application de cette défense et imposer des critères plus stricts en matière de preuve.
En 2008, le gouvernement canadien a réformé la législation canadienne sur la conduite avec facultés affaiblies, en limitant l'utilisation de la défense de type Carter.
Les nouvelles dispositions législatives ont imposé des critères beaucoup plus stricts pour les accusés souhaitant invoquer la défense Carter en contestant les résultats des alcootests. Désormais, un simple témoignage sur la consommation d'alcool de l'accusé n’est plus suffisant.
L'accusé devait désormais prouver trois éléments :
Le taux d’alcool ne dépassait pas la limite permise.
Ces changements avaient pour but de renforcer la fiabilité des tests d'alcoolémie, considérés comme scientifiquement valides, en excluant les défenses fondées sur des éléments vagues ou insuffisants.
L'une des grandes questions soulevées par ces réformes de 2008 était leur conformité avec la Charte canadienne des droits et libertés.
Selon plusieurs, les nouvelles exigences violaient les droits fondamentaux des accusés, notamment leur droit à une défense pleine et entière, garanti par l'Article 7 de la Charte canadienne des droits et libertés.
Le principal enjeu était la présomption selon laquelle les résultats de l’alcootest étaient exacts. Cela forcait l’accusé à faire la preuve qu’il ne l’était pas. Pour plusieurs, cela allait à l’encontre du principe de présomption d’innocence.
En 2012, la Cour suprême du Canada a jugé que certaines des exigences introduites par la réforme de 2008 étaient inconstitutionnelles!
La Cour a contesté les articles du Code criminel imposant à l'accusé de prouver l'erreur des résultats d'alcoolémie en raison d'un mauvais fonctionnement de l'appareil ou d'une mauvaise utilisation. La Cour a estimé qu'il n'était pas justifié de forcer l'accusé à démontrer le dysfonctionnement de l'alcootest avant même qu'un doute raisonnable sur sa validité ne soit soulevé.
Éléments invalidés de la réforme de 2008 :
La Cour a invalidé plusieurs aspects des modifications apportées en 2008, notamment :
Éléments invalidés | Explication |
Le fardeau à l'accusé de soulever un doute raisonnable sur le bon fonctionnement de l’alcootest | Exiger de l'accusé qu'il prouve un problème avec l’appareil, puis démontrer un lien entre ce problème et un taux d'alcool supérieur à la limite légale constitue une atteinte à la présomption d'innocence. |
Exigence de prouver que l'alcoolémie de l'accusé ne dépassait pas la limite légale | La Cour a également estimé que la nécessité pour l'accusé de démontrer que son taux d'alcoolémie était inférieur à 0,08 % au moment de l'infraction était injustifiée. En effet, une fois qu'un doute raisonnable a été soulevé quant à la fiabilité des résultats du test, cette exigence devient inutile. |
La Cour a estimé que les modifications législatives de 2008 empiétaient sur les droits constitutionnels des accusés et a annulé certaines de ces règles tout en maintenant la nécessité de prouver une mauvaise utilisation ou un dysfonctionnement de l'alcootest.
En 2025, la défense de type Carter est toujours théoriquement disponible pour les accusations de conduite avec facultés affaiblies par l'alcool! Cependant, l'admissibilité de cette défense a été restreinte par des modifications récentes du Code criminel.
Ces changements ont rendu plus difficile la contestation des résultats des alcootests en exigeant des accusés qu'ils démontrent des erreurs ou des irrégularités spécifiques dans la collecte, le stockage ou l'analyse des échantillons. Ainsi, des preuves concrètes sont désormais nécessaires pour établir un doute raisonnable quant à l'intégrité des résultats de l’alcootest.
La Cour suprême du Canada a affirmé le droit de contester la fiabilité des appareils de détection d'alcool dans le cadre d'une défense. Cependant, la défense Carter, telle qu'elle a été initialement formulée, n'est pas applicable en 2025!
La défense Carter doit être utilisée uniquement pour contester l'exactitude des résultats des alcootests, et non pour établir, en fonction des circonstances personnelles du conducteur ou de sa consommation d'alcool, que le taux d'alcool mesuré ne peut pas être exact!
Cette défense ne permet plus de contester la validité des résultats sur la base des spécificités individuelles du conducteur!
L'accès aux documents relatifs à l'entretien et à la réparation des appareils: Pour invoquer la défense Carter et soulever un doute raisonnable sur l'exactitude des résultats de l’alcootest, les avocats de la défense peuvent demander l'accès aux documents relatifs à l'entretien et à la réparation des appareils. Cette démarche permet d'identifier d'éventuelles irrégularités dans leur fonctionnement, susceptibles de remettre en question la fiabilité des résultats et de mettre en doute l'alcoolémie de l'accusé. |
Malgré les restrictions apportées à la défense Carter, plusieurs autres moyens de défense peuvent être invoqués dans les cas de conduite avec facultés affaiblies.
Parmi ceux-ci, on retrouve :
N’hésitez pas à faire appel à un avocat pour savoir si une défense s’applique à votre cas!
Si vous êtes accusé de conduite avec facultés affaiblies par l'alcool, il est fortement conseillé de consulter un avocat spécialisé en droit criminel!
Un avocat expérimenté dans ce domaine pourra examiner les détails de votre dossier et identifier les moyens de défense applicables, comme la défense de type Carter, qui permet de soulever un doute raisonnable quant à l'exactitude des résultats des alcootests.
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