Être reconnu coupable de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool au Québec entraîne des sanctions sévères ainsi que des répercussions juridiques et financières considérables.
Toutefois, lorsqu’ils interpellent un conducteur pour cette infraction, les policiers peuvent commettre des erreurs lors de l’arrestation ou du test d’alcoolémie. Ces irrégularités peuvent compromettre la validité des preuves et entraîner un acquittement.
Cet article examine l’infraction de conduite avec les facultés affaiblies et met en lumière les situations où un acquittement pourrait être obtenu en raison d’une erreur policière! |
Avant d'examiner les erreurs policières pouvant mener à un acquittement, il est essentiel de bien comprendre les éléments nécessaires pour qu'un conducteur soit reconnu coupable de conduite avec les facultés affaiblies par l'alcool.
La conduite avec facultés affaiblies par l’alcool est une infraction prévue à l’article 320.14 du Code criminel. Elle peut être constatée dans deux situations distinctes :
Toutefois, il existe une exception : si l’alcool a été consommé uniquement après avoir cessé de conduire, l’infraction ne s’applique pas.
Être reconnu coupable de conduite avec les facultés affaiblies entraîne son lot de conséquences!
La réponse est oui ! Être accusé de conduite avec facultés affaiblies par l'alcool ne signifie être reconnu coupable. Comme dans toute affaire criminelle, l'accusé bénéficie de la présomption d'innocence.
Cela signifie qu'il incombe à la poursuite, représentée par le procureur de la Couronne, de prouver la culpabilité de l'accusé. La poursuite porte le fardeau de la preuve et doit démontrer, hors de tout doute raisonnable, que l'accusé est coupable de conduite avec facultés affaiblies par l'alcool, en présentant des éléments de preuve à l'appui de cette accusation.
Pour qu'une personne soit déclarée coupable de l'infraction criminelle de conduite avec les facultés affaiblies, la poursuite doit prouver, hors de tout doute raisonnable, trois éléments essentiels :
Éléments à prouver | Explication |
| La poursuite doit prouver que l'accusé était bien la personne qui conduisait ou avait le contrôle ou la garde du véhicule au moment des événements reprochés. Cela signifie que l'individu arrêté ou intercepté est effectivement celui qui se trouvait au volant. |
| La poursuite doit prouver que l'accusé conduisait un véhicule ou en avait la garde ou le contrôle au moment de l'infraction. Selon l'article 320.35 du Code criminel, si l'accusé est assis derrière le volant, il est présumé avoir le contrôle du véhicule. La loi interdit non seulement la conduite avec les facultés affaiblies, mais aussi le fait d'être en contrôle du véhicule dans cet état. Des éléments tels que la possession des clés, l'utilisation des accessoires du véhicule et l'état d'intoxication de l'accusé aident à établir si ce dernier avait réellement le contrôle du véhicule. Si l'accusé était derrière le volant, il devra prouver que le véhicule était hors d'état de rouler ou qu'il avait un plan concret pour rentrer chez lui en toute sécurité. |
| La poursuite doit démontrer que l’accusé avait ses facultés affaiblies par l’alcool en combinaison avec des drogues, à un degré tel qu'il ne pouvait plus conduire de manière sécuritaire. Alternativement, il peut être prouvé que, dans les deux heures suivant la fin de la conduite, le taux d'alcool dans son sang dépassait la limite légale permise (à 80 mg d’alcool par 100 ml de sang). |
Si la poursuite échoue à prouver ces trois éléments hors de tout doute raisonnable, l’accusé doit être acquitté.
Le procureur de la Couronne peut rencontrer des difficultés à remplir son fardeau de la preuve si la police a commis des erreurs durant et après l’arrestation, et que des preuves essentielles sont écartées par le tribunal en raison de violations des droits constitutionnels de l’accusé par les policiers.
Les personnes arrêtées et accusées de conduite avec facultés affaiblies par l'alcool bénéficient de protections garanties par la Charte canadienne des droits et libertés. Si ces droits sont violés par la police, la défense, par l’entremise de l’accusé ou de son avocat, peut présenter une requête en exclusion des éléments de preuve recueillis en violation des droits constitutionnels de l’accusé.
L'exclusion de ces preuves pourrait empêcher la Couronne de remplir son fardeau de la preuve et mener ainsi à l’acquittement du conducteur.
Il existe plusieurs raisons pour lesquelles une personne accusée de conduite avec facultés affaiblies par l'alcool peut être acquittée. Voici trois erreurs fréquemment commises par la police qui peuvent entraîner l'acquittement de l'accusé :
Lorsqu’une personne est arrêtée et accusée de conduite avec facultés affaiblies par l’alcool, elle peut se voir acquittée si son droit à l’assistance d’un avocat est violé.
Ce droit, protégé par l'article 10b) de la Charte canadienne des droits et libertés, est crucial pour garantir une défense aux conducteurs arrêtés, en prévenant toute coercition ou pression de la part des policiers.
Les policiers ont l’obligation d’informer immédiatement la personne arrêtée de son droit à l’assistance d’un avocat. Dès l'arrestation, ils doivent faciliter l'accès à un avocat, que ce soit :
Cette obligation prend effet dès l’arrestation, et dès que l’accusé demande un avocat, il doit pouvoir le contacter sans délai excessif. L’objectif est de permettre à l’accusé d’obtenir des conseils juridiques avant de prendre toute décision concernant sa coopération avec les policiers, ce qui réduit le risque d'auto-incrimination.
Les policiers doivent également permettre à la personne d'utiliser un téléphone pour contacter un avocat dès que possible. Tant que l'accès à un avocat n'est pas facilité, les policiers ne doivent pas recueillir de preuves.
Une violation de ce droit compromet gravement la capacité de l’accusé à se défendre correctement. Si l’accès à un avocat est retardé, cela peut entraîner une auto-incrimination involontaire, compromettant ainsi l'équité du procès. Le juge peut exclure les preuves obtenues pendant cette période de violation des droits constitutionnels de l’accusé.
Dans l’affaire R. c. Labonté, jugée par la Cour du Québec en août 2024, l'accusée a dû patienter 20 minutes avant de pouvoir consulter un avocat, malgré une demande explicite de sa part. L'absence de justification pour ce retard a conduit à l'exclusion des éléments de preuve obtenus durant cette violation, entraînant ainsi l'acquittement de l'accusée.
Selon l'article 10a) de la Charte canadienne des droits et libertés, toute personne arrêtée doit être informée immédiatement des motifs de son arrestation.
Dans le cadre d'une arrestation pour conduite avec facultés affaiblies par l'alcool, cette information doit être donnée de manière claire et compréhensible, sans utiliser de termes techniques ou juridiques complexes.
Le conducteur doit être informé de manière claire par les policiers qu’il est arrêté pour conduite avec les facultés affaiblies! |
Ce droit fondamental permet à l'accusé de bien comprendre les raisons de son arrestation, ainsi que les conséquences juridiques qui en découlent. Cela lui permet également de prendre des décisions éclairées, comme celle de consulter un avocat, afin de mieux se défendre contre les accusations.
Si la police ne communique pas clairement et immédiatement les motifs de l'arrestation, cela constitue une violation de l'article 10a) de la Charte canadienne.
En conséquence, les preuves obtenues durant cette période de confusion ou d'ignorance peuvent être déclarées inadmissibles devant le tribunal. Ainsi, cette erreur des policiers dans l'information donnée à l'accusé peut conduire à son acquittement.
Comme indiqué précédemment, pour qu’un conducteur soit déclaré coupable de conduite avec facultés affaiblies, le procureur de la Couronne doit démontrer que l’aptitude du conducteur était altérée par l’alcool, les drogues, ou une combinaison des deux.
À défaut, il doit prouver qu’au cours des deux heures suivant la conduite, le taux d’alcoolémie était de 80 mg ou plus d’alcool par 100 ml de sang.
Lorsqu’un conducteur est soupçonné de conduite avec facultés affaiblies par l'alcool, le taux d’alcoolémie doit être établi selon des règles précises pour que les résultats des tests soient jugés valides.
L’article 320.31(1) du Code criminel définit les conditions strictes pour que les échantillons d’haleine prélevés par les policiers et mesurés par un éthylomètre soient considérés comme fiables.
Pour que l’alcoolémie d’un accusé soit prouvée hors de tout doute raisonnable, les conditions suivantes doivent être remplies :
Conditions | Explication |
Test à blanc et étalonnage par un technicien qualifié | Avant de procéder au prélèvement des échantillons d’haleine, le policier, en tant que technicien qualifié, doit effectuer un test à blanc pour s'assurer que l’éthylomètre est correctement calibré. Ce test doit donner un résultat inférieur ou égal à 10 mg d’alcool par 100 ml de sang. Ensuite, un test d’étalonnage est effectué pour vérifier que l’éthylomètre présente un écart maximal de 10 % par rapport à la valeur cible d'alcool certifiée par un analyste. |
Intervalle entre les échantillons | Les échantillons doivent être prélevés à au moins 15 minutes d’intervalle. Cela garantit que les mesures sont prises à des moments distincts, permettant ainsi une analyse plus précise du taux d’alcoolémie du conducteur. |
Concordance des résultats | Les résultats des analyses doivent être arrondis à la dizaine inférieure et ne doivent pas présenter une différence de plus de 20 mg d’alcool par 100 ml de sang entre les deux échantillons. |
Si ces conditions ne sont pas respectées, un doute raisonnable peut être soulevé quant au taux d'alcoolémie, ce qui pourrait conduire à l'acquittement de l'accusé.
Bref, plusieurs erreurs courantes commises par les policiers peuvent mener à l’acquittement de l’accusé dans une affaire de conduite avec facultés affaiblies par l’alcool!
Si l’accusé ne bénéficie pas de son droit à l’assistance d’un avocat ou si les policiers ne lui expliquent pas clairement les raisons de son arrestation, cela peut entraîner son acquittement. De plus, si les tests de l’échantillon d’haleine ne respectent pas les procédures rigoureuses, un doute raisonnable peut surgir concernant la validité des résultats.
Si vous avez été arrêté pour conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool et que des accusations criminelles ont été portées contre vous, il est absolument nécessaire de consulter un avocat spécialisé en droit criminel. Les erreurs policières, telles que des violations de vos droits ou des vices de procédure, peuvent compromettre la validité des preuves contre vous.
Un avocat expérimenté saura analyser votre dossier, identifier les erreurs commises et demander l'exclusion des preuves obtenues en violation de vos droits constitutionnels. L'exclusion de ces éléments peut conduire à votre acquittement. En faisant appel à un avocat spécialisé dans le domaine, vous maximisez vos chances d'obtenir un verdict favorable.
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