Faire face pour la deuxième fois à des accusations criminelles pour alcool au volant après une première condamnation est une situation grave qui expose à des sanctions encore plus sévères.
En plus d’une suspension prolongée du permis de conduire, les contrevenants risquent une peine d’emprisonnement.
Cependant, selon les circonstances, il est possible d’obtenir un acquittement ou, en cas de condamnation, de limiter les conséquences en accédant à certaines mesures, comme un permis restreint.
Dans cet article, nous vous expliquons les conséquences d’une deuxième accusation d’alcool au volant et les solutions pour s’en sortir, que ce soit par un acquittement ou en obtenant un permis restreint en cas de condamnation! |
La conduite avec facultés affaiblies par l'alcool est une infraction criminelle prévue à l'article 320.14 du Code criminel. Cette infraction survient principalement dans deux situations:
Il existe néanmoins une exception notable à cette règle. Si une personne consomme de l’alcool après avoir cessé de conduire et qu'elle n’avait pas de raison de croire qu'elle serait tenue de fournir un échantillon d’haleine ou de sang, elle ne peut être jugée coupable de cette infraction.
Une deuxième condamnation pour conduite avec facultés affaiblies par l’alcool dans un délai de 10 ans entraîne des sanctions plus sévères. De plus, dès l’arrestation pour cette deuxième infraction, des sanctions sont immédiatement appliquées.
Voici un aperçu des sanctions appliquées lors de l'arrestation et après la condamnation en cas de deuxième infraction pour conduite avec facultés affaiblies au Québec :
Lorsqu’un conducteur est arrêté pour une deuxième infraction liée à l'alcool au volant, des mesures immédiates sont appliquées.
Mainlevée de saisie Dans certains cas, il est possible de faire une demande de mainlevée de saisie, permettant au propriétaire du véhicule de récupérer son bien avant la fin de la période de saisie imposée. Cette procédure est particulièrement utile lorsque le conducteur arrêté pour alcool au volant n'est pas le propriétaire du véhicule. Après la saisie par un agent de la paix, le véhicule est généralement conservé à la fourrière pendant une période déterminée. Si la demande de mainlevée est acceptée, le véhicule peut être restitué plus tôt, sous réserve de l'approbation d'un juge ou de la SAAQ. |
L’évaluation permet de déterminer si les habitudes de consommation d’alcool du conducteur nuisent à sa conduite. Elle est essentielle pour évaluer si un suivi ou d'autres mesures doivent être imposés. Lors de l’évaluation, le conducteur devra, entre autres, répondre à des questions concernant :
Une fois qu'une personne est reconnue coupable d'une deuxième infraction de conduite avec facultés affaiblies, plusieurs autres sanctions vont s’appliquer, notamment:
Le contrevenant devra s’acquitter d'une amende minimale de 1 000 $, mais celle-ci peut être plus élevée en fonction de la concentration d'alcool dans le sang au moment de l'infraction.
Voici les amendes imposées en fonction du taux d'alcoolémie :
Concentration d'alcool dans le sang | Amende |
80-119 mg d'alcool par 100 ml de sang | 1 000 $ |
120-159 mg d'alcool par 100 ml de sang | 1 500 $ |
160 mg ou plus par 100 ml de sang | 2 000 $ |
Une peine d’emprisonnement obligatoire d’au moins 30 jours est imposée dans le cadre d’une deuxième infraction pour alcool au volant.
Cette peine de prison peut s'étendre jusqu'à 10 ans dans certains cas extrêmes, bien que la durée exacte dépendra des circonstances spécifiques de l’infraction et de la décision du tribunal.
Comme mentionné plus haut, dès l’arrestation, le permis de conduire est suspendu pour une durée de 90 jours par la SAAQ. Cependant, si le conducteur est reconnu coupable, cette suspension peut être prolongée pour une durée minimale de deux ans.
D’ailleurs, le tribunal ordonne la révocation du permis de conduire pour une période de trois ou cinq ans, voire plus, selon sa décision.
Le tribunal impose également des restrictions sur les véhicules, notamment l’interdiction d’immatriculer, d’acquérir, de louer ou de mettre en circulation un véhicule à son nom
Le conducteur peut également être ordonné d'accomplir le Programme d’évaluation et de réduction du risque de conduite avec les capacités affaiblies (PERRCCA). Toutefois, il est important de préciser que si le conducteur a déjà suivi ce programme lors de son arrestation, il est peu probable qu'il soit à nouveau contraint de le refaire.
Une autre sanction imposée par le tribunal est l'installation permanente d’un dispositif antidémarrage dans le véhicule du contrevenant.
Ce dispositif empêche le véhicule de démarrer si le conducteur a une concentration d'alcool trop élevée dans son sang. Il doit être installé pour une période de 10 ans, après quoi une demande de retrait peut être faite.
En somme, une deuxième condamnation pour alcool au volant au Québec entraîne des sanctions sévères, incluant des amendes substantielles, une peine d'emprisonnement, la suspension et révocation du permis, des restrictions sur l'utilisation des véhicules, et l’installation d’un dispositif antidémarrage.
Faire face à une deuxième accusation de conduite avec facultés affaiblies par l'alcool est une situation extrêmement stressante et aux conséquences potentiellement lourdes!
En effet, les tribunaux considèrent une récidive comme une faute plus grave, ce qui peut entraîner des sanctions plus sévères, telles qu'une peine d'emprisonnement, une suspension prolongée du permis de conduire et des amendes substantielles.
Toutefois, il existe deux stratégies majeures pour atténuer ces conséquences et même éviter une condamnation : tenter d'être acquitté ou, à défaut, obtenir un permis restreint permettant de continuer à conduire sous certaines conditions.
Comme toute infraction criminelle, être accusé de conduite avec facultés affaiblies ne signifie pas automatiquement être reconnu coupable. Le procureur de la Couronne doit prouver hors de tout doute raisonnable que l'infraction a été commise, s’il échoue, l’accusé est acquitté.
De plus, une personne arrêtée pour conduite avec facultés affaiblies bénéficie de protections constitutionnelles. En cas de non-respect de ces droits, certains éléments de preuve essentiels pour établir la culpabilité de l'accusé peuvent être exclus, ce qui peut conduire à son acquittement.
D’ailleurs, dans certains cas, si la violation des droits constitutionnels est jugée très grave et qu'aucune autre réparation ne peut être accordée pour réparer cette violation, le tribunal peut même ordonner l'arrêt des procédures, ce qui équivaut également à un acquittement.
Moyen de défense | Explication |
La violation du droit à l'assistance d'un avocat | En vertu de l’article 10b) de la Charte canadienne des droits et libertés, toute personne arrêtée a le droit fondamental de consulter un avocat sans délai. Si ce droit est violé, la preuve obtenue peut être déclarée irrecevable. Par exemple, si une personne est privée de l’assistance d’un avocat sans raison valable avant un alcootest, les résultats pourraient être exclus du dossier. |
La violation du droit d’être informé des motifs de l’arrestation | En vertu de l'article 10a) de la Charte canadienne, toute personne arrêtée a droit de savoir immédiatement pourquoi elle est arrêtée. Dans le cas d'une accusation de conduite avec facultés affaiblies par l’alcool, la police doit expliquer clairement les raisons de l'arrestation. Ce droit est essentiel pour que la personne puisse comprendre la situation, prendre les bonnes décisions, comme consulter un avocat, et être informée des conséquences possibles. Si la police omet cette information, cela constitue une violation, rendant les preuves obtenues potentiellement irrecevables, pouvant mener à l'acquittement. |
La violation du droit d'être jugé dans un délai raisonnable | Une personne accusée de conduite avec facultés affaiblies doit être jugée dans un délai raisonnable, comme l’exige l'article 11b) de la Charte canadienne. La décision R. c. Jordan de la Cour suprême a fixé un délai de 18 mois pour les procès. Si ce délai n’est pas respecté, un avocat peut demander l'arrêt des procédures pour violation de ce droit. Si le juge confirme la violation, il peut ordonner l’arrêt des procédures, ce qui équivaut à un acquittement. |
Erreurs dans l'analyse des échantillons d'haleine ou de sang | Les échantillons d'haleine doivent être prélevés selon des protocoles stricts. Une mauvaise calibration de l'éthylomètre, des délais non respectés entre les tests, ou des erreurs dans la chaîne de possession des échantillons peuvent entraîner le rejet de la preuve. |
En résumé, bien qu'une accusation de conduite avec facultés affaiblies soit sérieuse, plusieurs moyens de défense peuvent conduire à un acquittement. En cas de violation des droits constitutionnels ou d'erreurs dans la procédure, les preuves déterminantes peuvent être exclues ou l'arrêt des procédures peut être prononcé.
Si l'acquittement n'est pas envisageable et qu'une condamnation survient, il existe des solutions pour limiter l'interdiction de conduire imposée, notamment par l'obtention d'un permis restreint.
Bien que soumis à des conditions strictes, ce permis permet à la personne condamnée de conduire à des moments spécifiques pendant la période d'interdiction. Le permis restreint nécessite l'installation d'un antidémarreur éthylométrique, qui empêche le démarrage du véhicule si de l'alcool est détecté.
Il est important de savoir qu'un permis restreint ne peut pas être obtenu immédiatement après l'arrestation.
En effet, dès qu'une personne est arrêtée pour une deuxième fois pour conduite avec facultés affaiblies, son permis est suspendu pendant 90 jours par la SAAQ. Durant cette période, il est impossible de demander un permis restreint ou d'installer un antidémarreur éthylométrique.
Le permis restreint ne peut être demandé qu'après avoir purgé la peine imposée, et il faut également attendre trois mois après le jugement. |
Par exemple, si une personne est reconnue coupable pour une deuxième infraction, qu'elle a payé l'amende et purgé sa peine d’emprisonnement, elle pourra alors demander un permis restreint.
Tous les conducteurs ne sont pas éligibles à un permis restreint. Certaines conditions doivent être remplies pour pouvoir en faire la demande :
Si ces conditions sont remplies, un conducteur peut envisager le permis restreint.
Le processus pour obtenir un permis restreint après une deuxième condamnation pour conduite avec facultés affaiblies est précis et comporte plusieurs étapes, telles que:
Restrictions supplémentairesIl est important de noter qu'avec un permis restreint, il est impératif de respecter strictement les conditions imposées par la SAAQ. Cela inclut la conduite uniquement d’un véhicule équipé d’un antidémarreur éthylométrique. Le non-respect de ces conditions peut entraîner des sanctions sévères, telles que des amendes allant de 1 500 $ à 3 000 $, la révocation du permis restreint et la mise en fourrière du véhicule. D’ailleurs, le conducteur ne peut pas conduire des véhicules hors route, car ces véhicules ne peuvent pas être équipés d'un antidémarreur éthylométrique. Ainsi, les possibilités de conduite sous un permis restreint sont limitées à des véhicules spécifiques et sous des conditions précises. |
Bref, faire face à une deuxième infraction pour conduite avec facultés affaiblies par l'alcool est une situation difficile, mais pas sans issue. Il est possible de contester la preuve et d'invoquer des moyens de défense pour éviter une condamnation. Toutefois, en cas de condamnation, l'obtention d'un permis restreint peut aider à minimiser l'impact sur la vie quotidienne.
Dans tous les cas, consulter un avocat est fortement recommandé pour déterminer la meilleure stratégie à adopter et optimiser les chances de conserver son droit de conduire!
Si vous avez été arrêté pour conduite avec les facultés affaiblies par l'alcool et que des accusations criminelles ont été portées contre vous, il est fortement conseillé de consulter un avocat spécialisé en droit criminel ! Un avocat expérimenté dans ce domaine pourra vous offrir l’assistance juridique nécessaire pour défendre vos droits.
En effet, faire appel à un avocat spécialisé en droit criminel vous assure de recevoir la meilleure défense possible. Selon les circonstances, cela peut même mener à un acquittement. Ne sous-estimez pas l'importance d'un avocat, car son intervention peut véritablement influencer l’issue de votre affaire!
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